4.3.2024
Droit de vote à 16 ans : le Conseil national classe l’initiative
Malgré l'engagement de nombreux jeunes et d'une large alliance d'organisations, dont le CSAJ fait partie, le Conseil national classe définitivement l'initiative parlementaire (19.415) qui demandait le droit de vote à 16 ans. Cette décision est un coup dur pour les jeunes qui souhaitent participer à la politique.
L'initiative parlementaire déposée en 2019 par la conseillère nationale Sibel Arslan "Donner la parole aux jeunes. Le droit de vote dès 16 ans est un premier pas dans la vie politique active" avait suscité l'espoir que l'on prenne au sérieux les préoccupations des jeunes et qu'on les laisse participer eux-mêmes. Cet espoir a été douché lorsque la Commission des institutions politiques (CIP) du Conseil national a refusé pour la troisième fois de travailler et a recommandé à son conseil de classer l’objet. Lors du quatrième débat, le Conseil national a suivi la recommandation de la commission et a classé l’objet.
Et ce, bien que nous voyions que les jeunes sont de plus en plus conscients et concernés par les défis sociaux, politiques et écologiques. La décision du Conseil national est donc particulièrement démoralisante. L'engagement croissant des jeunes dans les parlements des jeunes, les débats publics et les médias sociaux témoigne de leur désir de contribuer activement à la société dans laquelle ils vivent. Mais politiquement, cela leur est toujours refusé et c'est dommage.
En Europe, certains pays ont déjà franchi l'obstacle et permettent aux jeunes de participer activement à la vie politique à partir de 16 ans. L'Autriche a ouvert la voie en 2007, suivie par Malte en 2018, qui a abaissé le droit de vote aux élections nationales à 16 ans. De même, la Grèce a fixé cet âge à 17 ans en 2016. En Allemagne et au Royaume-Uni, les jeunes de plus de 16 ans peuvent participer aux élections locales dans certaines régions. En Suisse, le canton de Glaris est actuellement le seul à avoir introduit le droit de vote à 16 ans.
La décision du Conseil national est un message clair : la voix des jeunes n'est pas prise au sérieux, alors qu'elle représente l'avenir à long terme. C'est pourquoi le CSAJ et l'Alliance restent déterminés à défendre leurs droits avec les jeunes et étudient les différentes possibilités pour la suite.